Last Updated on 29 avril 2016 by ines salaun
Une étude française, publiée dans la revue médicale britannique Human Reproduction, vient de prouver qu’une exposition prolongée aux phtalates, des plastifiants présents dans de nombreux objets, entraînent une baisse de la production de sperme.
Les phtalates à nouveau dénoncés. Ces plastifiants sont souvent utilisés, dans les peintures industrielles ou les films alimentaires, entraînent une baisse de la production de sperme, selon une étude publiée en mars dernier dans la revue britannique Human Reproduction et relayée par Le Monde.
Ces molécules abaisseraient le taux de testostérone, à tel point que les hommes exposés produiraient deux fois moins de spermatozoïdes que leurs grands-pères. Pire, les scientifiques ont constaté que les testicules peuvent transformer un phtalate sans d’effet direct sur les hormones en un phtalate nocif pour la testostérone.
Ses résultats sont d’autant plus inquiétants que selon une autre étude du Pr. Andreas Kortenkamp, de l’Université de Brunel à Londres, ces anomalies sont durables. Les effets de ces molécules auraient un impact sur plusieurs générations.
Les premiers tests sur l’homme adulte
C’est la première fois qu’une étude prouve la nocivité de cette molécule sur la production hormonale chez l’adulte. Les chercheurs ont reproduit en culture l’exposition à laquelle sont confrontées certaines professions, à l’instar des ouvriers manipulant des plastifiants. « Si certaines études montraient que les testicules du fœtus pouvaient résister, cela ne prouvait pas qu’il en allait de même pour des expositions à un autre âge », explique Bernard Jégou, directeur de l’unité Groupe d’étude de la reproduction chez l’homme et les mammifères (GERHM) de l’Inserm dans le Monde.
Jusqu’ici aucune étude n’avait conclu que ces molécules avaient un impact sur la production hormonale chez l’adulte. En revanche, des recherches avaient déjà été menées sur le fœtus. Elles avaient déjà établi une corrélation entre l’exposition des mères aux phtalates et les perturbations hormonales et génitales de leurs petits garçons. Mais d’autres études montraient que le testicule au stade fœtal pouvait résister à la nocivité de ses composants chimiques.